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L'opération Gomorrhe et les crimes de guerre israéliens à Gaza.

Dernière mise à jour : 18 déc. 2023


Du 25 juillet au 3 août 1943, 7 raids aériens britanniques et américains rapprochés ont été menés sur Hambourg, 2ème ville allemande. Des bombes au phosphore ont été lancées sur des objectifs sans aucun intérêt militaire par l’utilisation de la tactique dite du « carpet bombing ». 45.000 personnes sont décédées, dont certainement de nombreux bébés, femmes, femmes enceintes et vieillards. De nombreux hambourgeois pour éviter de mourir brûlés par le phosphore ont passé des heures sous eau dans les canaux de la ville en respirant grâce à des tubes.


Les alliés voulaient terroriser la population allemande dans le but d’obtenir une capitulation ou à tout le moins une révolte contre les autorités nazies. Il s’agissait en effet d’un massacre massif et volontaire de civils, d’où le nom de cette opération : Gomorrhe.


Traditionnellement, on considère qu’il s’agit d’un crime de guerre ou en tout cas qu’il s’agirait d’un crime de guerre au sens de la Quatrième Convention de Genève de 1949 si cet évènement avait lieu aujourd’hui. Le fait de cibler volontairement et massivement des civils, sans qu’il soit question de proportionnalité, ni d’erreur et donc de dommages collatéraux, est une violation patente du droit international humanitaire, et donc des lois de la guerre.


Cette opération n’a eu aucun succès dans ses objectifs affichés car elle n’a fait que renforcer la population allemande dans son désir de se battre jusqu’au bout et de mourir les armes à la main.


Les services américains, dont l’ancêtre de la CIA, l’ont documenté de manière extensive dans l’immédiat après-guerre. Il est en effet hautement improbable qu’une population allemande soumise à des bombardements meurtriers quotidiens et dont l’armée fait face à des pertes terrifiantes se livre à une auto-critique approfondie en expliquant ses malheurs par son bellicisme exacerbé …


Le fait pour l’armée israélienne de bombarder au phosphore non pas essentiellement des jungles comme l’aviation américaine au Vietnam mais bien des quartiers de Gaza ou de Cisjordanie apparaît néanmoins très peu probable.


Le fait de bombarder volontairement un hôpital ou une école également. Par contre, bombarder un hôpital ou une école parce que ses sous-sols abritent des caches d’armes et un poste de commandement est parfaitement envisagé par l’armée israélienne.


L’absence de tout ravitaillement autorisé par Israël en eau, fuel, nourriture et médicaments de la Bande de Gaza a été mis en œuvre suite à l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas tant que les otages ne seraient pas libérés dixit les autorités israéliennes. Cela ne peut conduire si cela est appliqué rigoureusement qu’à une famine et l’apparition d’épidémies catastrophiques, de choléra par exemple.


Le fait de ne pas fournir ce ravitaillement mais d’autoriser un ravitaillement extérieur n’est probablement pas un crime de guerre à la condition que ce ravitaillement extérieur soit suffisant. Dans les circonstances présentes, cela apparaît peu probable.

Le fait d’avoir un missile ou une bombe qui atterrisse sur une école ou un hôpital sans intention d’occasionner un massacre est inévitable, que cela soit le fait du Hamas, du Djihad Islamique ou de l’armée de l’air israélienne.


Le fait de détruire un immeuble où habite un leader du Hamas en tuant par la même occasion comme victimes collatérales toute sa famille, femme(s) et enfants ainsi que des voisins que l’on va considérer comme pacifiques par hypothèse, est également inévitable.


Tous ces faits sont-ils des crimes de guerre, c’est-à-dire une violation patente des us et coutumes de la guerre au regard du droit international public qui s’est considérablement renforcé avec la création de la Cour Pénale Internationale, même si Israël et encore moins le Hamas en raison de son statut d’organisation non-étatique n’y sont pas parties ?


Le juriste ne peut répondre qu’en s’exprimant sur la proportionnalité. La réponse d’Israël est-elle proportionnelle à l’attaque ? Et cette proportionnalité ne dépend pas du caractère particulièrement vicieux ou non de l’attaque qui s’est produite initialement mais du rapport des forces en présence.


Cette proportionnalité dépend particulièrement étroitement de la justesse de la cause défendue. Si on estime qu’Israël est une entité sioniste sans aucune légitimité qui a volé la terre des Palestiniens en la colonisant et si on estime qu’en prenant le contrôle d’un territoire musulman, il le souille profondément comme l’a indiqué Mahmoud Abbas, le Président de l’autorité palestinienne, la réponse sera profondément différente que si l’on estime que les frontières d’un état juif doivent s’étendre du Jourdain à la Méditerranée et que les populations arabes de Judée-Samarie doivent être expulsées sans ménagement dans les autres pays arabes sous-peuplés et parfois très riches comme les Etats du Golfe Persique.


Une analyse du conflit israélo-arabe et plus particulièrement israélo-palestinien est particulièrement simple en octobre 2023.


Une solution à deux états : Palestinien et Israélien (la Paix contre des Territoires) est particulièrement inenvisageable. Le retrait de toute présence israélienne sur la Bande de Gaza en 2005 a amené au pouvoir en 2006 le Hamas.


Or, cette organisation musulmane veut une terre où seule la sharia, c’est-à-dire la loi musulmane sera appliquée. Cela consiste à tuer les homosexuels en les jetant du toit des immeubles conformément aux hadiths, paroles du Prophète Mohammed tels qu’interprétés par les autorités religieuses de Gaza. Des différences apparaissent néanmoins dans le mode d’exécution de la peine de mort suivant les écoles jurisprudentielles musulmanes : lapidations et décapitations sont aussi pratiquées respectivement en Afghanistan et en Arabie saoudite. La simple pendaison est appliquée en Iran.


Les juifs doivent être exterminés en anticipant le hadith rapporté par Abi Hurira : La dernière heure ne viendra pas sans que les Musulmans combattent les Juifs et qu’ils les tuent de manière telle que les Juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres. Et alors, les rochers et les arbres appelleront : Oh Musulman ! O Servant de Dieu ! Il y a un juif derrière moi, viens et tue le.


Les chrétiens ne peuvent être que des dhimmis, des protégés s’ils payent une taxe spéciale mais surtout des soumis discriminés.


Quant aux autres, francs-maçons, athées, bouddhistes, hindouistes, ils doivent être massacrés.


Et l’énumération des atrocités particulièrement innommables du Hamas ce 7 octobre 2023 ne peut que donner une nausée sans nom : décapitation et égorgement de bébés, familles torturées avec démembrements, femmes et vieillards massacrés, individus brûlés vifs, viols, assassinats, etc …


Une éventuelle justification serait que Gaza était une prison à ciel ouvert.


Incontestablement. Pourquoi ? L’Egypte qui a aussi une frontière commune avec Gaza, a fermé cette frontière depuis 2006. Et cela pour éviter des attentats suicide non seulement à l’encontre d’Israël mais aussi de l’Egypte comme ceux qui se sont produits dès l’élection de Mohammed Morsi, Frère musulman, comme Président égyptien lorsque cette frontière a été exceptionnellement ouverte.


L’Union européenne pour faciliter le transit des marchandises entre Gaza et Israël avait fait construire un poste frontière qui devait être géré par ses services. Le lendemain de son inauguration, il a été bombardé par le Hamas et ensuite fermé.


Une frontière ouverte entre Israël et Gaza signifierait des attentats suicide quotidiens.


Le blocus maritime de Gaza par la marine israélienne a été particulièrement inefficace puisque des milliers de rockets et de missiles sont rentrés.


Le Hamas n’a jamais voulu transformer Gaza en Singapour sur Méditerranée. Pourquoi ? Parce que le but de la vie, c’est de mourir en martyr, c’est de se sacrifier pour créer une Oumma des vrais croyants, d’éliminer les mécréants autochtones et étrangers et de tuer tous les juifs.


On passe son temps à expliquer que le peuple palestinien est pacifique, que le soutien au Hamas n’existe que suite à la corruption du Fatah et de l’autorité palestinienne, que l’islam est une religion de paix et d’amour kidnappée par une toute petite minorité, qu’une solution à deux états est la seule solution possible et que la colonisation continue par des extrémistes juifs ne peut conduire qu’à des atrocités en représailles comme les malheureux évènements du 7 octobre 2023 le montrent à foison.


L’assassinat de 2 pauvres supporters suédois de leur équipe nationale de football à Bruxelles ce lundi 16 octobre 2023 par un tunisien dit radicalisé se revendiquant de l’Etat islamique montre à quel point ce discours convenu est en dehors de tout réel. Les parents de ce tunisien ont célébré ces assassinats parce que leur fils a vengé l’abomination d’un suédois ayant brûlé des corans.


Pour donner une perspective, le premier président tunisien Bourguiba dans les années 70-80 se montrait à la Tv à midi en train de boire et de manger le premier jour du ramadan …


Les innombrables attentats commis au nom de l’islam, les atrocités dont la vente comme esclaves sexuelles des gamines yézidies de 10 ans prépubères par l’Etat islamique n’ont au grand jamais entraîné la moindre manifestation massive de musulmans.


Incontestablement, une bonne partie de ces populations ne trouve pas cela bien, mais ne trouve pas également qu’il y a lieu de s’y opposer de manière ostentatoire.


Par contre, quand une rocket tirée probablement par le Djihad islamique tombe sur le parking d’un hôpital gazaoui immédiatement des manifestations massives se produisent à l’encontre des juifs. La rue arabe est galvanisée.


Mais ce qui est le plus intéressant comme révélateur de nos sociétés occidentales, c’est l’équivalence mise entre les crimes de guerre réels ou supposés israéliens et palestiniens.


C’est la position d’Amnesty International qui représente l’opinion commune des chancelleries et des médias internationaux.


Le mal n’existe pas. Ces atrocités ne sont que la réplique à d’autres atrocités. On ne doit pas prendre position parce que la situation est extrêmement complexe et seuls des experts peuvent en discuter sereinement. Mais cette vision se manifeste seulement et exclusivement lorsque ce sont les occidentaux ou assimilés comme les juifs qui peuvent être épinglés.


Pourquoi ? Parce que l’Occident est basé sur des idées d’individualisme, de liberté et de rationalité qui peuvent être universalisées, mais aussi particulièrement maltraitées en occident par le communisme par exemple. Cela implique nécessairement la notion de responsabilité individuelle, et donc de libre-arbitre. En Belgique, on parlerait plutôt de libre-examen.


Si ce libre-arbitre existe, les palestiniens auraient pu choisir de développer économiquement Gaza, d’améliorer considérablement la vie de ses habitants et d’être dans la recherche d’un bonheur individuel terrestre. Et pas du tout dans l’idée qu’un territoire qui a été sous domination musulmane l’est à jamais et que l’on doit faire une guerre sans merci, un djihad, pour le récupérer.


Accessoirement, les Israéliens ont eu le temps de définir les limites idéales de leur territoire sans nécessairement se référer exclusivement à la Bible et d’avoir des revendications territoriales acceptables : les frontières postérieures à la guerre de 1967 par exemple.


Des palestiniens heureux ne se livreraient pas à des atrocités et à une guerre sans merci. Et on peut être parfaitement heureux comme peuple dans un état sans armée.


Les Occidentaux et les autres peuples doivent également accepter l’idée qu’ils peuvent être heureux et épanouis dans une société prospère à condition de comprendre qu’il sont responsables de leur vie. Cette responsabilité implique quasiment toujours des efforts psychologiques gigantesques de remise en cause d’idées générales particulièrement pernicieuses absorbées dans l’enfance et l’adolescence, dans sa famille, à l’école et dans le pays dans lequel on vit.


C’est cela qui est refusé très majoritairement, notamment et tout particulièrement dans les pays musulmans. Car cela serait reconnaître que la situation dans laquelle on est, l’on en est responsable.


C’est ce qui explique aussi l’équivalence profondément immorale mise entre le comportement du Hamas et de Tsahal, l’armée israélienne.


C’est ne pas faire de différence entre l’agresseur arabe en 1948 et en 2023 et la victime juive.


C’est d’une manière constante trouver que le criminel est la victime de la société et que sa victime a eu un comportement qui justifie le crime.


Une conclusion : l’existence de crimes de guerre commis par les autorités israéliennes dépendra exclusivement du caractère déclaré justifié ou non des politiques menées dans le passé par ces autorités vis-à-vis des populations palestiniennes.


Une perspective : la légitime-défense en Occident est une notion moribonde parce que l’individualisme est moribond. Si l’on a comme schéma de référence le relativisme, on n’est pas armé moralement pour se défendre. Si l’on pense que l’individu n’est responsable de pas grand-chose dans sa vie, pourquoi la défendre ?


Israël va très bientôt être dans l’impossibilité de mener des opérations de légitime-défense effectives dans Gaza suite aux interventions occidentales. Sa disparition est donc inéluctablement programmée. Et la disparition des pays occidentaux ultérieurement l’est également pour les mêmes raisons.


Un souhait : une révolution morale basée sur la recherche individuelle du bonheur terrestre grâce à une volonté de dépassement de soi et de construction d’un monde meilleur.

Comment ? Il faut d’abord se débarrasser de toutes ces morales du sacrifice : religieuses, racistes, nationalistes, socialistes, fascistes, communistes et maintenant écolos. Se débarrasser aussi d’un sentiment de culpabilité parce que l’on a du succès dû à ses efforts ou aux efforts des membres de la société dont on fait partie. Et enfin, faire une analyse critique des obstacles intérieurs à notre épanouissement.


C’est un souhait tout particulièrement vain.


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